Cet article paru dans la version anglaise du journal Al-Masry al-Youm, sous la plume de Noha El-Hennawy, le 30 janvier 2012. Il reprend les réformes de ces dernières années faites par le grand Imam réputé modéré Ahmad al-Tayyeb, secondé depuis juillet 2010 par Mahmoud Azab, professeur de langues comparées. Les deux ont obtenu leur doctorat en France et M. Azab y a enseigné 14 ans avant de retourner à al-Azhar. J’ai pu il y a quelques années rencontrer Ahmad al-Tayyeb du temps où il était grand mufti puis président de l’université al-Azhar ; et j’ai eu de nombreux entretiens avec Mahmoud Azab, spécialiste de la comparaison entre l’hébreu et l’arabe coranique. L’article est en grande partie réalisé à partir d’un entretien dense avec Mahmoud Azab.
Les deux hommes essaient depuis quelques années de dépoussiérer al-Azhar en ouvrant les fenêtres et en établissant des liens avec la société égyptienne et l’international ; ils cherchent également à réduire l’influence salafiste et wahhabite en son sein. Après la chute de Moubarak, al-Tayyeb a tenté de renforcer l’indépendance d’al-Azhar en faisant adopter par le SCAF un décret selon lequel le grand Imam n’est plus nommé par le Président mais élu par un conseil de professeurs. Ahmad al-Tayyeb est également intervenu dans le débat public post-révolutionnaire en prenant clairement parti pour un Etat-nation démocratique qui ne distingue pas ses citoyens selon leur religion et qui respectent les « principes universels » de la charia. De fait, les positions et l’équipe du grand Imam sont très critiquées par certains cheikhs salafistes ou Frères mulsulmans, qui dénoncent sa proximité avec l’ancien régime, sa volonté de verrouiller al-Azhar, son autoritarisme.
Article à lire donc, ici : http://www.almasryalyoum.com/en/node/628816