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Mardi mars 19th 2024
Bienvenue ! Communication scientifique numérique orientée SHS et travaux et billets sur l'Egypte, pays où j'ai résidé plus de cinq ans.

Port-Saïd, ville de musique

Port-Said Photo Nicolas de Lavergne

Une maison de Port-Saïd, qui vaut le détour pour son décors rongé par le temps mais qui conserve un cachet colonial que je n’ai trouvé nulle part ailleurs. Ambiance assez calme dans cette ville qui longe la Méditerranée d’un côté et le canal de l’autre, ville qui enjambe aussi le canal, comme Istanbul (où je rêve d’aller). Il y a encore beaucoup de ces immeubles de bois, aux balcons ouvragés juchés les uns sur les autres. Celui-ci est le plus petit que j’ai vu. La chaise vide, les rideaux métalliques descendus, les reliquats d’affiches arrachées, la lumière du soleil déclinant, tout conspire à rendre ce lieu mélancolique et désuet, probable demeure de petits vieux bien vivants.

Port-Said-musique-1-Nicolas de LavergneLe soir, concert de rue organisé par l’Alliance française devant le monument aux morts de Port-Saïd. La troupe, dont un tiers seulement apparaît sur cette photo, est uniquement constituée de membres de la famille Baramka, qui se disent lointains descendants des Barmécides, vizirs des califes abbassides d’Irâq. Musique forte, rythmée, très tournée vers le soufisme. Un gamin de six ans, de façon parfois un petit peu mécanique, danse au son des percussions, des flûtes et des chœurs.

Port-Said-musique-2-Nicolas de LavergneLa surprise du soir : je n’aurai jamais imaginé voir un tel spectacle en Égypte. Ce sont les descendants de Soudanais installés de force en Égypte au début du 20ème siècle, qui ont conservé jusqu’à nos jours certains types de rituels (comme le Zâr, une sorte d’adorcisme féminin) et cette danse costumée très impressionnante.

Tour en bateau près de Matariya, sur les grands lacs salés. Ces bateaux de pèche sont étonnant de finesse. Ils sont taillés comme les plus modernes des yachts. Très plats, ils fendent l’eau comme la navette du tisserand. Pour s’éloigner du port et trouver les zones de pèche où le vent permet de continuer seul, ils s’accrochent les uns autres derrière une antique vedette à moteur, comme une canne suivie de sa portée. Au retour, les filets sont accrochés à la vergue, les hommes trient déjà le poisson.

Matariya-Nicolas de Lavergne

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